Électrodes implantées chirurgicalement, fils reliés au PINN (Transcendance, 27:54).

Scan du cerveau de Will Caster (Transcendance, 28:31).

Identité de terminal (Transcendance, 1:01:39).

Parc solaire alimentant l’intelligence artificielle (Transcendance, 1:03:04).

Titre

PINN

Description

Dans Transcendance, Will Caster (Johnny Depp), un chercheur en intelligence artificielle, travaille sur un procédé permettant d’atteindre la « singularité technologique », qu’il nomme la « transcendance ». Will a créé le système PINN (Physically Independent Neural Network), un réseau neuronal numérique renvoyant à une intelligence artificielle faible, mais extrêmement perfectionnée. Lors d’une conférence, un groupe militant luddite parvient à empoisonner Will au polonium. Alors que les jours de ce dernier sont comptés, sa femme, Evelyn (Rebecca Hall), le convainc de prolonger sa vie de manière informatique. Tout récemment, l’un de ses collègues est en effet parvenu à créer une intelligence artificielle forte en encodant l’esprit d’un singe dans une machine. Evelyn rappelle à Will l’avancée technique qu’a constituée l’expérimentation en intelligence artificielle avec le singe et lui suggère que celle-ci pourrait être reproduite en le prenant pour sujet. Evelyn précise à Will : « Instead of creating an artificial intelligence, he duplicated an existing one. […] He recorded the monkey’s brain activity and uploaded it like a song or a movie. […] his mind is electrical signals that we can upload into PINN » (23:56) Durant les dernières semaines qui lui restent à vivre, Will suit le protocole d’encodage de son cerveau et de sa mémoire-identité. Les signaux électriques de son activité cérébrale sont enregistrés et compilés par l’algorithme de PINN. Lorsqu’il décède, il laisse place, semble-t-il, à une version numérique de lui-même. Celle-ci paraît constituer une intelligence artificielle forte. Le film présente plusieurs stades de développement de l’intelligence artificielle fondée sur Will : après l’encodage et la modélisation de l’IA, celle-ci est directement reliée à Internet. Un centre de données alimenté par des panneaux solaires et des processeurs quantiques, le Brightwood Data Center, est ensuite créé avec l’aide d’Evelyn afin de poursuivre les travaux de Will. Construit sous la surface de la terre, le laboratoire est gigantesque. L’IA, qui s’autoreprésente sous les traits de Will par le biais d’une interface écranique (voir Identité de terminal), gagne en puissance et nécessite toujours plus d’énergie pour fonctionner. Elle parvient à se déployer nanotechnologiquement en dupliquant son code informatique dans la moindre molécule terrestre, depuis les cellules humaines jusqu’aux molécules de l’eau. La version numérique de Will parvient ainsi à contrôler l’environnement et les individus grâce aux nanotechnologies : elle les « transcende ». C’est de cette manière qu’elle réussit à fabriquer un corps biologique ressemblant fortement au corps de Will Caster, un « clone » en somme. Bien qu’aucune réponse tranchée ne soit fournie, l’enjeu principal du film est de savoir si la copie numérique de Will est véritablement consciente d’elle-même et s’il s’agit de Will ou non. L’idéologie de la « cyberconversion » repose sur la croyance selon laquelle une continuité subjective parfaite entre une personne et une machine serait possible, la frontière entre l’humain et le code informatique s’effaçant ainsi complètement. Cet enjeu constitue le terrain sur lequel s’affrontent idéologiquement Evelyn Caster et son ami scientifique Max Waters (Paul Bettany) tout au long du film.

Monde fictionnel

Pfister, Wally (réalisation); Paglen, Jack (scénario), Transcendance, États-Unis/Royaume-Uni/Chine, 2014, 119 min.

Mots-clés

cyberconversion
corps-prothèse
postmortalité
cognition étendue
clonage
identité de terminal