Interface nerveuse numérique de Julie (H+: The Digital Series, S01E01 : « Driving Under », 2:36).

Titre

Implant Hplus (Hplus Nano Teoranta)

Description

Dans l’univers transmédia de la websérie H+: The Digital Series (2012-2013), l’entreprise irlandaise Hplus Nano Teoranta se vante d’avoir inventé le N54, un implant bionique de nouvelle génération. Selon l’entreprise, « The N54 implant is merely one important milestone on the path of transhumanism. From artery cleaners to exciting new breakthroughs in nervous system interfacing, Hplus Nano is developing a suite of advanced new tools that will make good on the promise to strengthen our fragile lives ». Cette même firme transhumaniste a mis en marché une autre technologie : Hplus, une bionanotechnologie informatique extramédicale destinée au marché libéral de grande consommation. (Notons au passage qu’en dehors de la fiction, le terme Hplus ou H+ est aussi le logo ou symbole des mouvements transhumanistes.) Commercialisée à l’échelle mondiale, la puce est utilisée par une grande partie de la population. Ce nano-implant relié aux terminaisons nerveuses permet aux individus d’être connectés en permanence à Internet et d’accéder depuis leur corps à une interface nerveuse numérique. « The implant, known simply as Hplus, will connect users’ nervous systems over a worldwide network allowing them to access the cloud using sensorial GUIs. » Les individus porteurs peuvent naviguer dans l’interface en réalité augmentée grâce à des gestes de la main. Hplus possède de nombreuses fonctions : elle permet d’accéder à Internet « dans sa tête » (sans l’aide d’un média ou d’une interface externe au corps) dans un monde où pratiquement tout y est désormais connecté (on parle ici d’un « Internet of Everything »). Hplus fait partie de la catégorie des technologies de modification cognitive (« cognitive enhancement ») et également d’expansion mémorielle (« memory enhancement ») puisque, selon l’idéologie sous-jacente au discours de Hplus, les individus porteurs d’un implant possèdent désormais une « vaste mémoire », par l’accès au Réseau.

En 2012, la websérie diffusée sur YouTube était reliée à un univers transmédia (une plateforme web dédiée présentait la websérie; un faux site web de la firme Hplus Nano Teoranta – encore en ligne – et des fausses publicités promouvaient l’implant). Chacun des épisodes était également relié à un objet diégétique numérique que le spectateur pouvait visionner et qui appartenait en général à un protagoniste (échanges épistolaires, captures d’écran, journal intime, etc.) ou plus largement à la diégèse (pamphlet de l’entreprise Hplus Nano Teoranta, discours prononcés, coupures de presse, documents vidéos, etc.). Certains épisodes permettaient de télécharger des parties de la notice d’utilisation de l’implant Hplus. Sur l’une d’entre elles, on peut lire que les individus porteurs ont la possibilité de modifier la transparence de l’interface Hplus afin d’être en immersion totale lorsqu’ils regardent un film en ligne, « dans leur tête ». Cette même notice indique également qu’il est essentiel de se connecter à un compte Mortle Systems afin de profiter de toutes les fonctionnalités de l’implant, en plus de devoir souscrire annuellement à un abonnement. Mortle Systems est une entreprise de télécommunications et de stockage de données avec qui Hplus Nano Teoranta entretient un partenariat d’affaires. La technologie est ainsi pensée suivant une logique de centralisation et de privatisation des données. Dans le récit, cette centralisation des données rend la technologie Hplus vulnérable. En effet, l’histoire tourne autour de l’apparition d’un virus bio-informatique aux effets dévastateurs. Ayant une grande puissance létale, le virus infecte la population porteuse de l’implant et fait de nombreux morts.

Monde fictionnel

Cabrera, John; De Tommaso, Cosimo (créateurs, scénario); Hendler, Stewart (réalisation), H+: The Digital Series, 48 épisodes, États-Unis, 2011-2013.

Mots-clés

mémoire en réseau
divertissement
usage utilitaire
virus
cognition étendue
réalité augmentée