Compte-rendu 30 janvier 2019 Archives McCord

Contenu

Date

2019-01-30

Titre

Compte-rendu 30 janvier 2019 Archives McCord

Créateur

SMEL

Sujet

Compte rendu de la quatrième séance de fouille archivistique dans la collection Houdini du catalogue du musée McCord à Montréal.

contenu

Aujourd’hui nous avons procédé à la deuxième étape du travail dans les archives. Nous avons consulté les livres que nous avons présélectionnés en fonction de sujet qui nous intéresse (magie, trucs, scénographie, fake news). Pendant deux heures, chacun d’entre nous a travaillé sur un ou plusieurs documents. Nous avons analysé les livres et nous avons pris des photos des parties que nous avons trouvé utiles/pertinentes. Ces images sont désormais partagées avec tous via google drive.

Il s’avère que certains livres que nous avons choisis ne sont pas des livres distincts, mais différentes éditions d’un même ouvrage. Ainsi, une fois le travail sur le plan du contenu complété, nous pourrions effectuer une analyse comparative pour vérifier s’il existe des oscillations majeures d’une édition à l’autre, mais pour l’instant nous priorisons le travail du contenu vu le nombre d’ouvrages à consulter. Nous comptons également élargir le nombre d’ouvrages à consulter en faisant, mardi prochain, un deuxième triage.

Filip a commencé par une publication datant de 1908. Intitulé « The unmasking of Robert-Houdin », ce livre met en lumière le rapport que Houdini a eu avec d’autres magiciens. Il est intéressant d’observer la relation que Houdini a eu avec ce magicien en particulier, car il est à la fois la source principale de son inspiration et le sujet d’une forte critique. Ainsi, jusqu’à maintenant, cet ouvrage explique en détails ce qui apparaissait dans les correspondances de façon sporadique. Aussi, ce livre est une archive en soi puisque Houdini y a intégré les affiches, les programmes et les documents qu’il a trouvés en faisant la recherche sur Robert-Houdin. Ce phénomène du double-archivage est utile dans la mesure où il documente et preuve certains accusations et remarques que Houdini a fait à l’égard de son collègue.

Julie-Michèle a consulté deux ouvrages rédigés par Houdini lui-même. Le premier livre, « Harry Houdini : Mein training, Mein tricks » (M2014.128.724) est une édition rare allemande publiée en 1909 (Éditions Grethlein and Co.: Leizpig). Il est à noter que les sujets principaux abordés dans cet ouvrage sont l’entraînement et les trucs de Houdini tel que l’indique son titre. Il est complexe de relater davantage la pertinence de l’ouvrage étant donné que Julie-Michèle ne lit point l’allemand. Une photographie de la table des matières se trouvent sur le drive et il serait peut-être pertinent de la faire traduire afin d’en savoir davantage sur son contenu. Toutefois, le document soulève une question cardinale : un magicien qui rédige lui-même un ouvrage pour présenter ses propres trucs témoigne de quel degré de transparence ? Nous nous questionnons sur l’efficacité d’une telle marche à suivre et sur l’authenticité des explications fournies par Houdini dans cet ouvrage. Aussi, s’agit-il d’un livre que l’on peut qualifier comme étant un outil didactique ? Ou encore un document de nature biographique ? Quelle est la fonction du livre ?

Le second ouvrage est intitulé « Handcuff Secrets » (M2014.128.717) et fut publié en 1910 (Éditions George Routledge and Sons: New York) par son auteur, Harry Houdini.  L’intégralité du document se trouve sur le Drive dans la section Livres McCord. Les objectifs de ce livre sont explicitement recensés dans l’introduction d’Houdini. Ce dernier souhaite offrir aux lecteurs un ouvrage à travers lequel n’importe quel néophyte puisse découvrir l’art de se démenotter. Il mentionne qu’il ne dévoilera pas ses propres tours, mais bien ceux qu’il a repérés chez des collègues qui le copient. Il souligne qu’il ne veut pas offenser ses concurrents, mais qu’il souhaite contrer les « fraudes » dans ce champ d’activités et que ce livre sert précisément à « réguler » la pratique. Houdini explique que ce livre ne démystifie pas intégralement les méthodes qu’il emploie lui-même sur scène, mais qu’il y explique comment ces performances ont été plagiées. Ce paradoxe est constamment renforcé dans la pratique d’écriture d’Houdini: il rédige des manuels d’apprentissages tout en statuant que ce ne sont pas les trucs qui constituent sa propre pratique. Il laisse ainsi le.la lecteur.trice dans une hésitation constante entre ce qui appartient au répertoire d’Houdini et ce qui concerne les autres magiciens.

Dans son premier chapitre intitulé Handcuff Secrets, Houdini explique que pour devenir un « Handcuff King » il faut apprendre à utiliser ses deux mains et il conseille notamment de s’entraîner à table en utilisant sa main gauche pour se servir des ustensiles. Il mentionne également qu’il faut parler au public en gardant son calme et en évitant la surenchère :

« (...) as you would talk to a critical friend » (p.1).

Il faut bien mesurer son énergie pour gagner la confiance du public et sa sympathie :

«[...] no matter what may worry or trouble you, never let your audience detect any irritability or ill temper but always display a bright and pleasing manner. » (p.1).

Il mentionne l’importance de l’humour et souligne que les trucs sont souvent très simples, mais l’important c’est le style et la manière dont ils sont exécutés (p.2).

Dès la page 3 du premier chapitre, il identifie les étapes à suivre pour parvenir à se démenotter :

1. Se procurer des menottes (7-8 types au R-U et plus de 175 aux É-U)

2. Faire un double de la clé

3. Cacher la deuxième clé : il suggère une série d’endroit où les dissimuler ( dans une poche intérieure, dans un soulier, dans une draperie à l’intérieur du cabinet d’exécution, etc.) (voir p.3)

4. Demander à un assistant de « planter » les dites menottes dans le public.

5. Demander à un membre du public de vérifier si les menottes sont bien en place.

6. Entrer dans le cabinet d’exécution

7. Se départir des menottes grâce au double de clé

8. Cacher à nouveau le double de clé

Julie-Michèle poursuivra sa lecture attentive de l’ouvrage et proposera une nouvelle synthèse lors de la prochaine séance en archives.

Enfin, il est à noter que style rédactionnel de Houdini est concret et simple. Si les idées sont toujours cohérentes, elles sont brièvement développées et laissent le.la lecteur.trice en attente de certains détails… qui ne viendront jamais. Houdini dose habillement le lot d’informations qu’il désire bien dévoiler.

Ouvrages consultés par Charlotte :

1. The man who killed Houdini 2004 Don Bell m2014.128.741

2. Death by blow! Was Houdini murdered? tapuscrit 1983 Bigelow m2014.128.743

3. Magical rope ties & escapes 1920 Houdini m2014.128.723

1. La quête de Bell est de résoudre le mystère de la mort de Houdini. Ses recherches prennent place lors des années 1980 et 1990 à Montréal. Il cherche à retrouver la trace de Whitehead, l’étudiant de McGill qui a frappé Houdini. La théorie de Bell est que Whitehead a été engagé pour tuer Houdini par les médiums dont Houdini aurait ruiné la carrière. Whitehead est décédé dans les années 1950, mais Bell passe en entrevue son frère, sa soeur, des collègues de classe, des experts de Houdini et un des deux autres étudiants qui étaient présents lors du coup de poing. L’homme est âgé d’une quatre-vingtaine d’années et Bell insiste sur le fait que sa mémoire des évènements est fiable parce qu’il aurait plus ou moins livré les mêmes détails de l’histoire lors de différentes périodes d’entrevue.

Dès l’introduction, Bell écrit que l’esprit Houdini envoie régulièrement des signes à l’auteur pour que celui-ci poursuive son enquête. Déjà, on sent que Bell lui-même croit aux esprits et l’ouvrage semble prendre la forme d’une théorie de fan plus ou moins bien documentée.

p. 20 - On apprend que la séance qui a provoqué l’incrédulité définitive de Houdini envers les spirites a été conduite par Lady Doyle, la femme de l’auteur Sir Arthur Conan Doyle.

p. 63 - Bell affirme que, contrairement à la légende, Houdini était prêt à recevoir le coup de Whitehead, mais qu’il aurait en fait reçu plusieurs coups, ce qui causa la blessure interne.

p. 250 - Bell reçoit une lettre saugrenue concernant Houdini, il semble lui-même victime de fake news.

2. Seconde théorie concernant l’assassinat d’Houdini. Celle-ci s’intéresse beaucoup moins à Whitehead. L’auteur suppose plutôt que Houdini aurait été empoisonné (toujours par les méchants médiums) et que le coup de Whitehead et la blessure n’auraient servi qu’à réaliser un détournement médiatique pour éviter que la théorie de l’empoisonnement se propage (fake news comme moyen de contrôler l’information). L’auteur construit une théorie et décrit les raisons qui expliqueraient pourquoi les médiums en voulaient à Houdini.

L’auteur se positionne, dès le début de l’ouvrage, contre les spirites qu’il considère comme des fraudeurs, contrairement à Bell qui semblait croire à la présence outretombe de Houdini.

Bien que l’ouvrage ne comporte pas de bibliographie, l’auteur cite plus adéquatement ses sources, notamment les ouvrages écrits par Houdini.

3.  Série de tours expliqués par Houdini concernant des jeux de corde et de noeuds.

Introduction assez intéressante. p.6 :

Houdini insiste sur le fait qu’il ne “joue” pas avec son public; il se libère dès qu’il en est capable, il ne fait pas durer le suspense seulement pour créer une montée dramatique avec les spectateurs. Il fait une performance “honnête”.

Sélection de tours qui semblent un peu plus facile à réaliser (voir document pdf).

Houdini fait plusieurs suggestions de mise en scène :

“Show in your face that the operation is painful” (p. 51).

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