Compte-rendu 13 février 2019 - Archives Musée McCord
Contenu
Date
Titre
Créateur
SMEL
Filip
Sujet
Compte rendu de la sixième séance de fouille archivistique dans la collection Houdini du catalogue du musée McCord à Montréal.
Suivi de travail – livre « Les erreurs de Harry Houdini » par Maurice Sardina (1947).
Source
Collection Allan Slaight Catalogue du Musée McCord.
contenu
Le livre de Sardina est important dans la mesure où elle apporte un avis à la fois critique et sceptique sur le livre « The unmasking » de Harry Houdini. Il s’agit, d’une certaine manière, d’un unmasking de unmasking du livre d’Houdini.
Dès les premiers pages elle s’interroge comment on peut faire confiance à quelqu’un (sur toutes les accusations contre Robert-Houdin) qui est dès le début dans une optique d’affirmations fausses et ineptes. On ne peut pas croire, selon Sardina, à la parole de quelqu’un qui fait le plagiat de deux noms de magiciens – Harry Keller et Robert Houdin pour forger sa propre identité magique. Ensuite, Sardina constate également que, hélas, Houdini ne donne aucune référence dans son ouvrage.
Le livre de Sardina montre encore quelques détails, « fautes » dans le livre d’Houdini.
- Le livre « Unmasking » a été publié en 1908. En 1904 Houdini rencontre H.E. Evanion, un vieux prestidigitateur anglais. Il lui cède apparemment une grande quantité de documents. Evanion est décédé le 17 juin 1905. A la page 22 de « Unmasking » Houdini écrit : « La dernière photographie de Henry Evans Evanion, prestidigitateur et collectionneur, prise spécialement pour ce livre auquel il était profondément intéressé. Mort le 17 juin 1905. » Il est donc intéressant, selon Sardina, d’observer que déjà en 1904 l’orientation et le sens du livre d’Houdini a été déterminé (4 ans avant sa publication).
- Autre point que Sardina souligne est à propos de l’affaire Frikell. Avant que le vieillard rencontre finalement Houdini, il était convenu que Frikell part dans centre ville pour se faire photographier. Houdini le souhaitait afin qu’il puisse joindre sa photo dans son livre « Unmasking ». Alors, Houdini note à la page 31 de son livre qu’il s’est manqué de très peu une rencontre avec Houdini. Houdini note : « Ceci se passait au milieu de la semaine », c’est-à-dire mercredi au plus tard. Or, à la page 30 du livre d’Houdini, nous voyons une reproduction du portrait de Frikell et de sa femme. Le texte détaille : « Dernière photographie de M. et Mme Frikell, prise spécialement pour ce livre. Frikell mourut le 8 octobre 1903, le lendemain du jour où cette photo fut prise. Collection Harry Houdini ». Ainsi, deux détails ne sont pas logiques : 1) Le texte de la page 31 nous apprend que la photo a été prise vers le milieu de la semaine, le mercredi au plus tard, alors que d’après le texte de la page 30 on apprend que c’est le vendredi, veille de sa mort, qu’elle était prise. 2) Sur la photo Frikell on a peine à croire que Frikell a 87 ans.
Suivi de travail sur le livre d’Houdini :
Chapitre III – “The writing and drawing figure”
Dans ce chapitre Houdini imprègne à nouveau des « Mémoires » de Robert-Houdin. Dans ses « Mémoires » Robert-Houdin affirme avoir conçu de nombreux automates pour ces trucs et qu’au final ce sont ces automates-là qui l’ont aidé à se positionner en tant que magicien. Houdini attaque dès lors ces affirmations on les considérant comme « fausses ».
Même si cette pièce, cet « automate » n’était jamais utilisé pour ces trucs pendant les performances, Houdini n’hésite pas à aller jusqu’au bout pour prouver que l’automate a été déjà conçu par différentes personnes. La machine est capable à répéter les gestes de mains et de reproduire à le demande les signatures d’une personne ou des desseins. Son mode de fonctionnement ou la technique qui permet d’effectuer ces actions n’est pas décrit dans le livre d’Houdini. Donc le mécanisme reste occulté pour le public.
Une fois conçue et finie l’automate a été vendu par Robert-Houdin à Barnum. Robert-Houdin ne l’a donc jamais utilisé pour ces trucs. Houdini, cependant, cite « La machine parlante » d’un magicien qui s’appelait Faber, ou bien « La machine qui écrit » de F. Von Knauss (1760). Encore une fois, comme avant, ces machines sont similaires à la machine de Robert-Houdin. Il suffit de regarder, par exemple, à la page 90 du livre d’Houdini l’illustration « Wonderful Talking Machine » pour voir que l’automate de Robert-Houdin et de Faber n’ont absolument rien en commun.
Aussi, il suffit de comparer l’automate de Jacquet -Droz et celui de Robert-Houdin pour voir qu’ils ne se ressemblent pas du tout, alors que Houdini revendique qu’ils ont une « apparence presque semblable. »

