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Les premières projections cinématographiques se déroulent à une époque où les phénomènes spirites défraient la chronique. Or le cinéma, contrairement à la photographie, ne s’est pas constitué comme une machine apte à communiquer avec les esprits. Car la proximité du cinéma avec l’illusionnisme a coupé court à de tels rapprochements. On a pu cependant relever qu’un même état de sidération traversait le spectateur, en face d’un spectacle de prestidigitation, de pratiques médiumniques ou des premières projections du cinématographe. Or l’art magique a clairement rejeté la pensée occulte, et ces deux positions semblent inconciliables tant qu’on ne considère pas les différentes stratégies adoptées pour discréditer le spiritisme. La première approche adoptée par les prestidigitateurs pour discréditer en scène les phénomènes spirites visait à reproduire leurs effets... sans pour autant les dévoiler. Cependant, le porte-drapeau de ce combat a été le prestidigitateur et fantasmagore français Joseph Henri Donckele (1811-1874), dit Robin, qui fera de sa scène un espace de débat. Une autre stratégie a consisté à parodier les séances spirites pour les ridiculiser, comme le firent les frères Stanley. Georges Méliès, de son côté, au cœur du réseau des prestidigitateurs et au fait des tentatives de réactions corporatives, s’appuie sur la tradition magique, mais en rénove les formes et parvient finalement à proposer une nouvelle voie, qu’il décline à la fois sur la scène de son théâtre et dans ses bandes cinématographiques à l’écran.
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Houdini le fakir rationaliste, Edison le savant spiritiste ? Facétieux renversement des rôles. Cet étrange chassé-croisé est pourtant un fait d’histoire. De quoi méditer sur l’ambiguïté du terme « médium », grâce à la recherche d’un compatriote d’Houdini, spécialiste italien de l’iconoclasme.
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L'impartialité apparaît contextuellement comme une exigence socialement sanctionnée. Cette exigence n'implique pas nécessairement l'indifférence à l'égard des personnes ou des situations jugées. L'absence d'engagements émotionnels, comme l'amour et la sollicitude, peut parfois contredire la justesse ou la moralité d'une décision, L'analyse sociologique de l'impartialité proposée dans cet article tente de discriminer empiriquement les conditions dans lesquelles l'identification d'un engagement émotionnel est compatible avec la perception de l'impartialité d'une décision. Cette thèse compatibiliste prend appui sur certaines critiques féministes des théories impartialistes de la justice soulignant la valeur morale de certains engagements émotionnels et les faiblesses d'une conception désincarnée de l'agent moral, ou du spectateur impartial. Des exemples tirés d'une enquête auprès de magistrats indiquent dans quelles circonstances bienveillance et sollicitude peuvent contribuer à l'impartialité des décisions.
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Cette thèse brosse un état des lieux politico-médiatique de la société de l'information, des technologies de l'information et de la communication, et de leurs perceptions et représentations. Y sont questionnées : le traitement de l'actualité technologique entre 1961 et 2000 dans les journaux télévisés d'une part, et l'approche politique développée en la matière et sa mise en oeuvre dans l'administration française d'autre part. Par la suite, c'est le passage de l'intégration desdits discours aux représentations sociales qu'ils induisent que nous interrogeons. Après avoir traité des discours, représentations et savoir-faire en matière d'information, nous en étudions les savoirs et savoir-être. En effet, on constate que l'omniprésence d'informations, les multiples moyens de communication et l'utilisation des outils informatiques et multimédia, requièrent évidemment une part de savoir-faire technique, mais relève aussi d'un rapport général à l'information, de pratiques et d'usages, et surtout, de distance critique. Six ans d'observation de divers acteurs s'informant ou informant les autres, ainsi qu'une recherche théorique sur les besoins (d'informer / d'être informé) et usages en matière d'information, ont renforcé l'idée que l'information et la communication relèvent de processus, de mécanismes et d'enjeux complexes et souvent techniques que les spécialistes du domaine doivent connaître et maîtriser. La technicité et l approche spécifiques qu ils peuvent apporter, développer et faire partager représentent une réelle plus-value, et contribuent à la conception d'une culture commune en matière de pratiques informationnelles dont chacun peut bénéficier.
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La perspective cyberculturelle tend à véhiculer des modèles homogènes de l'Internet : obscurantistes ou transparents, ils sont souvent marqués par une idéologie des langages universels, et le prétexte au développement de normes et régulations appropriés par les nouvelles institutions des technologies. Nous interrogeons et critiquons ces conceptions véhiculaires à l'aide de la notion de vernaculaire. Celle-ci engage un problème de valeurs en conflit avec l'institutionnel (le vulgaire, le populaire, le trivial) et que nous reformulons en termes de médiations : quelles « traductions » (des transformations médiatiques) des modèles technologiques dominants le vernaculaire opère-t-il ? Les théories et pratiques folkloriques d'Internet fournissent matière à cette problématique. Notre investigation du folklore relève d'une média-archéologie « composite » plutôt que de la constitution d'un patrimoine : nous excavons les formes anomales et les traces instables de situations de conflits socio-techniques. Le concept de métalangage problématisé en contexte de médias informatisés guide notre investigation, en posant aux langages de l'Internet des questions de logique et de logistique. Il permet d'identifier des métatextes, artefacts du folklore Internet qui réfléchissent à leurs conditions « architextuelles » de production, à trois moments historiques de la culture de réseau : les groupes de nouvelles de Usenet, les pages personnelles du premier Web et les blogs collectifs du deuxième Web. Il est aussi un point de vue réflexif sur la culture des réseaux, une « machine de vision » empruntant le regard d'amateurs et d’artistes de l’Internet pour mieux commenter ses enjeux contemporains.
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Cette recherche interroge les représentations médiatiques du politique, telles qu’elles se donnent à lire sur Internet à travers un objet de prédilection : la vidéo. À la croisée d’enjeux techniques, sémiotiques, discursifs, et de pratiques sociales historicisables, la problématique de notre thèse convoque ainsi le point de vue complexe et interdisciplinaire des SIC pour appréhender les transformations contemporaines de la communication politique audiovisuelle. Attentive au temps long de l’histoire des médias, notre approche des vidéos politiques pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy s’organise autour de trois grands axes analytiques. En premier lieu, nous montrons que les vidéos politiques favorisent l’émergence de nouvelles formes de visibilité et de publicité, qui redéfinissent les modes contemporains de reconnaissance médiatique du politique. Nous examinons ensuite les modalités selon lesquelles les vidéos agissent dans et sur le champ de la communication politique. Enfin, nous montrons que la lisibilité et la rhétoricité des vidéos politiques s’appuient sur les ressorts de la culture audiovisuelle. Au-Delà du règne de l’instantanéisme, ces trois temps de notre démonstration entendent mettre en perspective la place de l’image audiovisuelle dans le champ de la communication politique.
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Face aux nouvelles dynamiques de communication du Web social, les relations publiques seraient appelées à se transformer et à adopter des modèles de pratique plus ouverts et plus éthiques, sur le mode du dialogue et d’échanges plus symétriques. Une revue de travaux faisant l’état des lieux met toutefois en relief une tension entre l’importance accordée à ces modèles, d’une part, et la logique stratégique qui se déploie en ligne, d’autre part. Une exploration théorique nous permet d’éclairer ce nœud de tensions constitutif des relations publiques à la lumière de l’éthique de la persuasion au cœur de l’héritage rhétorique. Les approches inspirées des « nouvelles rhétoriques » sont ensuite mobilisées pour adopter un autre point de vue sur ces enjeux éthiques. Il s’agit ainsi de s’intéresser aux enjeux sociaux liés aux normes de communication qui s’établissent en ligne et contribuent à la formation de modèles de « bonne communication » qui sont structurants pour nos sociétés.
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La production des connaissances scientifiques passe par l’élaboration collectivement réglée de textes. Mais le cadrage des activités textuelles n’exclut pas la diversité des conventions d’écriture et des procédures de validation au sein d’un même monde scientifique. Ce texte questionne les fondements de l’authenticité des contributions à partir d’un corpus d’articles sociologiques. Il identifie différents formats d’écriture et caractérise des spécificités nationales. L’analyse qualifie les mondes d’action auxquels se rattachent ces formats, et interroge les ressorts de l’authenticité des contributions sociologiques.
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Le web 2.0 a longtemps été considéré comme une entité aux contours flous, à michemin entre un phénomène social et un essor technologique. La relation complexe entre l’aspect technique et les usages qui découlent de ce writable web a engendré l’émergence de termes polysémiques tels que le peer-to-peer dont l’usage premier dans le vocable quotidien ne représente que la partie émergée d’un concept qui, loin d’être univoque et limité au souci économique de l’oligopole des majors de l’univers télévisuel et des éditeurs de loisirs numériques, est le vecteur de l’expression de la masse populaire, impulsée par un ciment antropo-numérique qui abolit le temps et favorise la communication de « chacun vers tous », de « tous vers tous » dans l’instantanéité en se jouant des stratégies classiques de diffusion de l’information à l’aide de diverses solutions techniques et à travers un certain nombre d’usages que nous expliciterons.
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Verbatim account of the discussions held at the Massachussetts Institute of Technology on the ooccasion of its Mid-Century Conovooocation, March 31, Aprril 1 and Aprril 2, 1949.
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By the summer of 1929, Norman Rockwell was a full-fledged success. At age thirty-five, he had been creating covers for the Saturday Evening Post for thirteen years. A generation of American youth had grown up beguiled by his illustrations for Boys' Life, St. Nicholas, and the Boy Scouts' calendar. For more than a decade, Rockwell's artistry had helped sell Adams Black Jack gum, American Mutual insurance, Sun Maid raisins, and Coca-Cola. As this commercial success modulated into social success, Rockwell, whose father had risen to middle-class respectability in the offices of a New York City textile firm, found himself living the good life in the artists' colony of suburban New Rochelle. The drab apartments and boardinghouses of his youth and adolescence had been left behind. He joined the Larchmont Yacht Club, golfed in clothes from Brooks Brothers, and hosted elaborate parties worthy of Jay Gatsby.
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Harry Houdini is a historical icon, one of those rare figures in American cultural history that transcend their eras. His unrivaled feats of physical bravery and athleticism, deception and illusion, revolutionized the public perception of the magician. His life is legend, his accomplishments amazing, and his legacy one that continues to be debated. One particularly vitriolic debate centers on a relatively new museum exhibition in Houdini's adopted hometown, Appleton, Wisconsin, and its revelation of the secret of the metamorphosis,...
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Discussions of faith healing have traditionally focused on the persuasiveness of the healer and the receptivity of the audience. Recently magician James Randi investigated popular American faith healers and accused them of deliberate fraud. The deceptions he identified are those used for many years by fraudulent mediums and psychics. This paper reviews the history of conflict between charlatans and magicians, providing a context for understanding the findings of Randi.